D’après le livre d’Eugène Brouard « Saint Lyé (Loiret) Légendes – Histoires – Anecdotes » Orléans 1904
D’où venait-il ?
Personne ne le sait d’une manière certaine : son nom révélait un gallo-romain. » […]
Laetus serait un petit paysan du Berri et gardien de troupeau, qui passa quelques années au monastère de Micy-Saint Mesmin, à côté d’Orléans, avant de se retirer dans les solitudes de la forêt d’Orléans […]
« Laetus s’était dirigé vers le nord et s’était arrêté sur le confins de la forêt des Loges (Forêt d’Orléans), non loin d’une éclaircie où de pauvres bûcherons abattaient des chênes et les écorçaient d’où le hameau « les Ecossoires ») pour le compte des corporations ouvrières d’Aurélia (nom latin d’Orléans), de Magdunum (nom gallo-romain de Meung-sur-Loire) et autres localités des bords du Liger (nom latin de Loire). » […]
« Là, ayant rencontré un épais fourré où aucun bruit ne parvenait de dehors, il se construisit une hutte et y passait ses jours dans la prière, ne vivant que de fruits sauvages.
Il ne sortait de cette solitude que pour visiter les malades, les réconforter de quelques saintes paroles et leur adoucir les amertumes du dernier passage. Les aveugles, les boiteux, les infirmes se portaient à sa rencontre et plus d’une fois obtenaient de lui leur guérison. » […]
« Il y vécut jusqu’à l’an 534, qu’il avait prédit devoir être celui de son entrée dans la béatitude éternelle. Il fut enterré au lieu où il avait vécu et, sur sou tombeau, il fut érigé une chapelle.
Mais plus tard, Ermenteus. évêque d’Orléans, transporta les reliques du saint en l’église de Pithiviers, Elles furent brûlées par les Huguenots en 1580 Toutefois, il était resté en l’église de Saint-Lyé quelques fragments de ses jambes qui, sur le sentier où il était tombé, s’étaient trouvées dirigées vers ce village. Ces reliques sont précieusement conservées dans une châsse, et de nombreux pèlerins viennent chaque année, le lundi de la Pentecôte, les vénérer en demandant la guérison de leurs infirmités.
On devine que l’usage […] a fait, de Sanctus Laetus, Saint Lyé. »
En 1918, Saint-Lyé devient Saint-Lyé la Forêt. On rapporte qu’aux croisades, Simon de Bombelle ayant sauvé Saint-Louis en le couvrant de son écu, le roi lui donna, à son retour en France, vers 1273, la baronnie de la Mothe-Saint-Lyé qui resta dans cette famille pendant trois siècles.
Plusieurs ouvrages ont été écrits sur l’histoire de la commune de St Lyé, en particulier celui d’Eugène Brouard paru en 1899 et malheureusement épuisé. Quelques habitants en possèdent néanmoins encore un exemplaire soigneusement conservé.
Il est aussi question de St Lyé, le religieux, dans une plaquette de présentation de l’église de St Lié[ de Mohon dans les Ardennes (à ne pas confondre avec le Mohon du Morbihan). Mohon est une des communes qui ont contribué à former la ville de Charleville-Mézières : Charleville, Etion, Mézières, Mohon, Montcy-Saint-Pierre.
Le service des Archives Départementales du Loiret a travaillé à ’élaboration d’un blason pour la commune.